Les premiers Hervé-Bazin 

LES PREMIERS  « HERVE-BAZIN »
par Mgr Michel Hervé-Bazin  (1887-1987)
Ouvrage paru au premier semestre 2010
Cet ouvrage est un livre de famille, diffusé il y a juste 30 ans. C’est la somme des souvenirs personnels d’Oncle Michel concernant sa famille. Ce qui séduit d’emblée dans ces pages, c’est le souci de l’auteur d’être vrai. Oncle Michel, homme discret, a l’esprit vif voire critique ; il est toujours bienveillant, jamais polémique ni caustique. Que de souvenirs racontés ici, avec son expérience de prêtre et les rencontres de gens divers,  d’un bord à l’autre de la Méditerranée ! Ce livre  est un document inédit et original, dont l’intérêt historique est indéniable.
Oncle Michel est originaire d’une famille angevine, typique de l’Ouest, attachée à la foi catholique et fidèle à ses convictions monarchistes, à une période où certains avaient tendance à s’éloigner de l’Eglise. Pour Michel, la vie de famille, c’est d’abord l’exemple de ses parents, auxquels il consacre le cœur de ce livre.
Son père, Ferdinand-Jacques Hervé (1847-1889), qu’il n’a donc pratiquement pas connu, est un juriste brillant, tour à tour avocat et professeur de Droit. De plus, journaliste engagé et tout acquis aux thèses du catholicisme social d’Albert de Mun, c’est un homme actif. Mgr Freppel, l’évêque d’Angers, lui confie la charge de professeur à la faculté catholique de Droit, qui ouvre en 1875. A la même période, René Bazin (1853-1932), le jeune beau-frère de Ferdinand-Jacques, rejoint cette université, également comme professeur. Plus tard, René Bazin écrira sa biographie sous le titre « Un homme d’œuvres » : c’est dire toute l’estime qu’il lui portait.
Sa mère, Marie Bazin (1849-1919), est une femme exceptionnelle et de grande culture, et pour laquelle il éprouve une immense affection et un grand attachement. Elle va le marquer toute sa vie profondément… « Une famille, c’est d’abord une mère…d’autant plus que les frères et sœurs auront souffert de la disparition du père, mort prématurément à 42 ans… ». Marie Bazin, sœur aînée de René Bazin, va élever cette famille de huit enfants, dont Michel est le dernier. Elle doit faire face aux exigences d’un foyer, contraint aux strictes économies. Elle tient aussi à garder l’esprit de son époux et à le transmettre à ses enfants.
« Les premiers Hervé-Bazin » ont vécu dans un climat politique et social bien analysé dans ces pages : c’est une époque de transition, entre une fin de XIXème siècle plutôt  triomphaliste et un début de XXème durement marqué, tout au moins en France, par la séparation de l’Eglise et de l’Etat et par l’expulsion violente de nombreuses congrégations religieuses. Peu après, la terrible épreuve de la 1ère guerre mondiale va tourner définitivement la page de « la Belle Epoque ».
Comme on le voit clairement, la place de la famille est primordiale dans la vie de Michel. On est frappé par l’attachement qu’il témoigne, après la mort de ses parents, à ses frères et sœurs, dont Jacques et sa belle-sœur Paule, parents de Jean, le futur président de l’Académie Goncourt. C’est avec beaucoup de tact qu’il évoque ce neveu, à l’enfance sensible, devenant ensuite chaotique et révoltée. Toute sa vie, il a su préserver des liens de famille avec Jean, dont le talent littéraire n’était pas  en cause, mais sans jamais taire son opinion sur les questions essentielles de la foi  et de la vie de famille.
Laissons là Jean, qui s’est fait connaître sous le pseudonyme Hervé Bazin, et revenons à Oncle Michel. Tout en modestie, il évoque « ses maigres études », menées tour à tour avec un précepteur à la maison, puis comme interne à Sainte-Croix du Mans. Ensuite, il choisit de faire l’Ecole d’Agriculture d’Angers, Enfin, pour répondre à sa vocation mûrie de longue date, il entre au séminaire ; il sera ordonné prêtre à 33 ans, six mois exactement après la mort de sa mère…
Sa santé fragile le conduit à saisir l’occasion de partir pour Tunis, comme secrétaire de l’archevêque de Carthage. Il va y passer toute sa vie active, soit plus de 40 années, et restera très attaché à ce pays méditerranéen. « J’y ai été conquis, non par les choses, mais par les gens ; ce sont les amitiés dont j’ai été si riche ; cher pays, héritier des civilisations punique, romaine, byzantine et arabe… ». Comme son père, Michel va beaucoup écrire, notamment comme directeur et rédacteur en chef de la « Semaine religieuse », au nom plaisant de « La Tunisie Catholique ».
Oncle Michel aimait profondément ce pays de Tunisie, pays de rencontres de races méditerranéennes multiples : ses paroissiens bien sûr, mais aussi les berbères, arabes, byzantins, maltais, italiens, tous côtoyés au quotidien. A Tunis, il deviendra vicaire général de Mgr Lemaître, père blanc qu’il a connu à Aix en Provence, puis de Mgr Gounod, et enfin de Mgr Perrin. Il se dépensera sans compter dans ses multiples tâches d’évangélisation.
Bref, nous vous souhaitons de découvrir ce livre, témoignage authentique et passionnant. Cet ouvrage est un récit et un condensé de correspondance familiale : échanges suivis et denses, au cœur des grands sujets de  société de l’époque, sans éviter les controverses. Ces pages relatent bien le climat politique et social en France, dans lequel a évolué René Bazin … Elles s’étendent des années 1900, celles de « la belle époque », aux années 60, les « golden sixtees », qui s’achèvent en mai 68, décriées ou idéalisées selon les cas ; le tout mêlé à la vie et à l’histoire de la Tunisie au XXème siècle.
Michel Hervé-Bazin aimait passionnément la vie et son temps. C’est pourquoi son témoignage personnel pourra  contribuer à mieux faire connaître et aimer les familles des enfants d’Alfred Bazin : Marie et Ferdinand Jacques Hervé-Bazin,  René Bazin et Aline Bricard, Ambroise Bazin et Marthe Mary-Rousselière,  Lucie et Ernest Bricard. Nul doute que cette édition va contribuer à pérenniser et renforcer tous ces liens.
d’après Olivier Cahart,
Le 31 janvier  2010                                                                                                             Eric Hervé-Bazin,
Jacques Richou.
Sommaire
Préface de 1979                       Edith Beaussier-Lucas
Préface autrement                    Olivier Cahart
Avant-propos    Eric Hervé-Bazin, Jacques Richou, Olivier Cahart
Les premiers Hervé-Bazin par Oncle Michel
Le nom de Bazin, d’où vient-il ?
Chapitre I : Les Bazin du dix-huitième siècle
Le Vendéen et son fils
Nicolas Bazin, le peintre, et son mariage
Le portrait inachevé
L’héritage de Nicolas Bazin, sa collection de tableaux
Tante Adélaïde
Chapitre II : Mon grand-père Alfred Bazin et ses frères
Clarisse Chéron des Carrières
Les Chéron
Chapitre III : Les Hervé
Chapitre IV : Ferdinand-Jacques Hervé Bazin
1. Jusqu’à la mort du Comte de Chambord
2. J’avais deux chefs, je n’en ai plus qu’un.
Un cousin : l’Abbé Priou
Chapitre V : Souvenirs d’enfance
Mes cousins germains, enfants de
1. Marie-Claire-Elisabeth
2. René-François-Nicolas-Marie
3. Ambroise-Jean-Marie
4. Lucie-Henriette-Louise-Marie
Provinciaux de la belle époque
Chapitre VI : La guerre de 14-18 et le début d’une autre époque
Chapitre VII : Mes frères et sœurs
Marie de l’Agnus Dei
Les deux aînées, Thérèse et Gabrielle
Thérèse Barthélémy
Gabrielle Normand d’Authon
Les deux religieuses : Catherine et Yvonne
Catherine, Mère Saint-Ignace
Yvonne, Mère St Pierre Fourier
Jacques et Paule
Françoise et son fils prêtre
Le dernier des huit
A noter un cahier de photographies anciennes, sur 8 pages au centre du livre.